Nos multinationales sont trop puissantes ? Une seule solution, le boycott

Faire de l’éthique un facteur incontournable du monde économique.

Article extrait du site https://lareleveetlapeste.fr/nos-multinationales-sont-trop-puissantes-une-seule-solution-le-boycott/

Ecrit par Levent Acar, le co-fondateur d’i-boycott, notre nouveau manifeste vous fait découvrir le principe et le fonctionnement du « Boycott bienveillant ». Cet acte citoyen rééquilibre les relations entreprises/consommateurs grâce à une idée centrale : faire de l’éthique un facteur incontournable du monde économique.

Devenir le grain de sable dans le rouage

A l’heure où de nombreux citoyens se sentent floués par le manque d’encadrement législatif des multinationales et mal représentés par les hommes et femmes politiques, le boycott entre peu à peu dans les mœurs. Mais quels sont les rouages et les effets du boycott ? C’est ce que Levent Acar, co-fondateur de la plateforme web i-boycott, présente dans notre nouveau manifeste.

Il retrace les origines du buycott : de l’agent immobilier sans scrupules Cunningham Boycott, dont cette forme de mobilisation citoyenne tire son nom, à des modèles historiques comme Rosa Parks, Mahatma Gandhi et Nelson Mandela. Autant d’exemples qui montrent comment le refus d’une seule personne face à une situation injuste peut se transformer en mobilisation populaire à grande échelle, et changer le cours de l’histoire.

« Nous pouvons toujours attendre la prochaine Rosa Parks, le prochain Gandhi ou cette personne qui sera un symbole du changement que nous attendions. Ou alors, on peut tout simplement faire ce petit geste, faire sa part des choses et se demander si ce quelqu’un que nous attendons ne sommeillerait pas déjà en nous. » Levent Acar

Levent Acar ne présente pas le boycott comme la solution unique à tous les maux de notre société : il s’agit bien d’un levier parmi d’autres pour agir. Mais le boycott est un levier puissant, concret, avec des conséquences directes, qui ne dépend que de la volonté de chacun d’agir en accord avec sa conscience et ses valeurs lors de l’acte d’achat.

Faire de l’éthique un facteur économique

« Si l’éthique n’a aucun poids dans le système économique, c’est bel et bien parce que nous, citoyens, nous n’osons pas reprendre la place qui nous est due. La présence d’un contre-pouvoir citoyen permet à un système d’être sain et équilibré. La publicité, le marketing, le goût, la texture, les sondages, les délocalisations, les désastres écologiques, l’exploitation d’enfants, la maltraitance animale… Tout est fait en notre nom, pour nous offrir des biens et des services à moindres coûts. Si nous sommes la cause profonde ou la justification de ces dérives, alors la bonne nouvelle, c’est que nous en sommes aussi le remède. » Levent Acar

Le boycott est donc le moyen pour les citoyens de faire valoir concrètement leurs revendications éthiques à une entreprise en leur donnant une valeur numérique. Plus nombreux seront les citoyens à boycotter une entreprise, plus grande sera sa perte de chiffre d’affaires. Un « langage » financier que les actionnaires et les dirigeants comprennent. Le boycott devient « le bras armé de l’éthique » : une entreprise n’est plus seulement jugée à travers la qualité du bien ou service qu’elle propose, mais aussi par les valeurs qu’elle incarne.

Prônant avant tout le dialogue, ce manifeste insiste sur la notion de boycott bienveillant. Il ne s’agit pas de conduire une entreprise à la faillite ou supprimer des emplois, mais bien d’instaurer davantage de transparence et d’éthique dans les rapports entre une entreprise et les consommateurs. A l’image des campagnes d’i-boycott, les entreprises ont un droit, sinon un devoir, de répondre aux revendications qui leurs sont adressées.

« Il existe une seule et unique manière de nous convaincre, nous, les consommateurs. Aux oubliettes, les communiqués de presse, les discours de marketing aseptisés, les publicités à l’eau de rose, les belles promesses… Pour convaincre, il faut des données quantifiables, il faut ouvrir ses portes aux associations et prendre des engagements concrets. » Levent Acar

Suite à une campagne d’i-boycott, Petit Navire a ainsi mis en place un système d’audit piloté par l’ONG Greenpeace, pour répondre aux attentes des consommateurs.

Ce sont de nouvelles règles du jeu que propose Levent Acar dans ce manifeste : celle d’assumer notre responsabilité en tant que consommateur en devenant les gardiens de l’éthique, tous ensemble. « Nous ne sommes jamais seuls, nous sommes seulement éparpillés. » Une page pleine d’espoir a commencé.